Les femmes entrepreneures en Afrique de l’Ouest sont très nombreuses et très performantes. Benoo a souhaité confier en priorité la gestion de ses agences énergies ou kiosques solaires à des femmes, mais l’entreprise s’est heurtée au manque de formation initiale et au poids des traditions.
« Le développement de l’Afrique passera par l’émancipation des femmes»
Mialy Rajoelina
Ainsi débute la tribune publiée par Mialy Rajoelina, Première dame malgache, ambassadrice du FNUAP (Fonds des Nations-Unies pour la Population), en septembre 2019 dans Jeune Afrique.
Les femmes commerçantes sont très nombreuses en Afrique. L’exemple emblématique est celui des Nana Benz au Togo, ces femmes d’affaires qui ont fait fortune dans le commerce de pagnes en wax hollandais.
Les micro-entreprises gérées par des femmes entrepreneures en Afrique sont très compétitives
Benoo a pu constater que les entrepreneures africaines étaient très performantes. Les meilleures réussites commerciales ont été observées dans l’agence énergies de Hahomegbé (Togo) managée par une femme, alors même que son emplacement était moins favorable que d’autres, par exemple l’agence de Tététou tenue par un homme.
Grâce à son dynamisme, l’entrepreneuse de Hahomegbé a généré un chiffre d’affaires de 10 335 € sur le premier semestre 2019 contre seulement 1 983 € à l’agence Tététou, une marge totale de 2 150 € contre 511 € à Tététou et une marge par kWh de 3,25 € contre 1,72 € à Tététou.
De nombreux retours terrain montrent que les micro-entreprises gérées par des femmes obtiennent les meilleurs résultats en Afrique.
La formation des femmes africaines : principal obstacle à l’autonomisation
Malgré ce constat favorable au “Deuxième sexe”, il a été difficile pour Benoo de trouver des femmes pour gérer les agences énergies en raison de leur niveau de formation initiale moindre que celui des hommes. Pour rappel, le niveau minimum requis était le niveau 3e (collège).
« En Afrique de l’Ouest et du Centre, plus de quatre jeunes femmes sur dix sont mariées avant l’âge de 18 ans, abrégeant ainsi leur scolarité, entravant leur socialisation et limitant la possibilité d’exercer un métier », rappelle Mialy Rajoelina.
Un réel effort de formation et d’accompagnement est donc à pourvoir auprès des femmes car leur potentiel de développement est énorme. Cependant cet effort financier ne peut être soutenu par Benoo, au risque de déséquilibrer son modèle économique. De nouveaux partenaires locaux, investis dans l’aide à l’éducation et l’entrepreneuriat des femmes, sont donc à trouver.
Des freins culturels à l’autonomisation des femmes en Afrique
L’autre frein à leur autonomisation est le poids des normes sociales. Si les femmes sont très actives en Afrique, elles n’en continuent pas moins en parallèle de s’occuper des enfants et de la maison. Leurs activités commerçantes sont, le plus souvent, informelles et leur procurent un revenu modeste ou irrégulier. Cependant ces maigres revenus sont essentiels pour payer la scolarité des enfants, les soins de santé, l’eau potable ou les transports.
Dès que les femmes s’orientent vers une activité commerciale formelle, elles se heurtent à des freins culturels, sociétaux mais aussi organisationnels. Elles ont besoin, par exemple, de structures de garde pour leurs enfants. Il existe aujourd’hui une envie très forte des femmes africaines de se professionnaliser et de devenir autonomes.
D’après notre expérience terrain, les entrepreneures femmes en Afrique dotées d’une expérience commerciale notable sont les profils idéaux pour gérer les agences énergies Benoo. Les conditions restent un niveau de scolarisation suffisant et une déconstruction des normes sociales, tabous ou stéréotypes, qui empêchent les femmes de gagner en liberté et en estime de soi.
Si vous êtes intéressé par les projets Benoo ou que vous souhaitez devenir partenaire, contactez-nous.