Afrique : l’histoire d’Ayao ou l’importance de mesurer le retour sur investissement du kWh

En Europe, on entend souvent dire que le kWh (kilowatt-heure) en Afrique coûte cher. Et c’est vrai. Au coût de production de l’énergie s’ajoute celui de la distribution dans des zones où l’infrastructure n’existe pas. Rédhibitoire pour développer l’énergie ? Et si on regardait plutôt du côté du retour sur investissement du prix du kWh avec l’exemple d’Ayao, coiffeur dans un village au Togo.

Il était une fois un coiffeur prénommé Ayao. Dans son petit village au Togo, son coup de ciseau était fort apprécié et son salon accueillait régulièrement les villageois jusqu’à la nuit tombée. Mais Ayao n’avait que dix doigts et ne pouvait accueillir tout le monde.

Un jour, Ayao eut accès à l’électricité. Il décida de se doter d’une tondeuse électrique, d’une petite solution d’éclairage et d’un lecteur de CD. Ainsi, il diminua le temps passé par coupe de cheveux (tondeuse électrique), gagna en amplitude horaire (éclairage) et la réputation de l’ambiance de son salon se propagea vite jusqu’aux villages voisins.

Connaître le retour sur investissement de l’énergie

Dans le cas d’Ayao, l’électricité ajoute de la valeur à son activité. Par exemple, pour les coiffeurs et autres activités économiques créées avec l’agence énergies Benoo de Djékloué, on constate qu’1 kWh qui coûte 1,20 € génère un chiffre d’affaires moyen de 4 €. Faut-il seulement s’arrêter au coût relativement élevé du kWh et omettre d’évaluer le retour sur investissement du coût de l’énergie ?

 

Panneau d'un coiffeur en Afrique

 

Dans notre exemple, Ayao gagne de nouveaux clients et augmente la satisfaction de sa clientèle. Avec une augmentation mesurable de son chiffre d’affaires. C’est en priorité ce que regarde Benoo Energies, dont l’objectif est moins l’énergie que le développement économique créé par le service.

« S’il est aujourd’hui largement admis que l’accès à l’électricité constitue un élément indispensable au développement social et économique (santé, sécurité, éducation, emploi, communications, etc.), ses bénéfices sont rarement définis et quantifiés », pointaient Clara Kayser-Bril et Pascal Augareils dans la revue Mondes en développement en avril 2016.

Mesure des intrants, extrants, effets indirects et autres impacts, la mesure de l’activité générée est une question complexe et le débat est ouvert.

Changer de vision et savoir mesurer

Le modèle Benoo permet la mesure du chiffre d’affaires généré par la collecte de datas et la mesure du retour sur investissement du prix du kWh. C’est un indicateur fiable pour changer de vision sur la valeur du kWh. Ces données factuelles sont sans doute plus satisfaisantes que des analyses de perception ou d’échantillons représentatifs, et a fortiori bien plus concrètes qu’une photo de villageois en liesse qui tient parfois lieu de preuve de success stories.

Par ailleurs, la mesure de la valeur créée permet un pont qui fait aujourd’hui défaut entre l’aide au développement opérationnelle et le monde plus académique de l’économie du développement.

Avec l’humilité requise quant aux solutions, accordons-nous sur cette importance de savoir mieux évaluer la valeur du kWh. Ne pas regarder uniquement l’accès à l’énergie comme une contrainte mais aussi comme une opportunité de business participe probablement à atteindre ensemble cet accès universel aux énergies renouvelables en 2030, objectif de l’initiative « Sustainable Energy for All » lancée en 2011 par l’ONU (Organisation des Nations-Unies).

Rappelons qu’aujourd’hui encore un quart de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité. C’est le cas dans de nombreux villages d’Afrique subsaharienne, terrain d’actions de Benoo Energies.

En savoir plus sur les projets Benoo Energies en électrification rurale par l’énergie solaire

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